LA BUISSONNIERE PROJECTION JEUDI 05 JUIN en présence du réal JB Alazard (réalisateur) et Julie Borvon (monteuse)
19H30
apéro & 20H film,
La
buissonnière suit
l’errance estivale d’un pilote et d’un copilote. Les deux
comparses se sont embarqués pour un road-trip, en quête d’absolu,
mais, à un âge où le temps de l’école est passé depuis
longtemps, que fuir ? Leur aventure conjugue les banalités de la vie
à de modestes illégalismes. Leurs discussions s’étirent ou
s’éteignent mais toujours le doute reste présent. Le spectre de
la normalité les hante : épouvantail, aspiration, conscience aiguë
du temps qui passe ?
La
buissonnière traduit-il un
fantasme beatnik, poursuivi en 2010 ?
Le
film est un docu-journal, réalisé par JB Alazard, embarqué dans la
voiture avec un appareil photo caméra. Il fait corps avec ce qu’il
filme : le pilote et le copilote sont des proches, dont il partage le
quotidien, le mode de vie, les questionnements. Il retient de la
littérature beatnik (Burroughs), la « capacité à tirer parti
d’(un) vécu pour le tirer vers la fiction ». (entretien
donné au journal du Festival International du documentaire).
Mais
l’essentiel semble plutôt une certaine manière de faire du
cinéma, où l’appareillage technique ne creuse pas la distance
entre celui qui filme et ceux qui sont filmés :
« J'essaie
à ma façon (c'est-à-dire avec une caméra) de les accompagner à
saisir la quintessence de l'instant. Pour arriver à cela, j'ai
essayé d'adopter un dispositif qui soit le plus possible en
adéquation avec leur manière de vivre. Alors que beaucoup de gens
qui choisissent de "faire la route" sont en camions, eux
décident de se contenter d'une voiture, ce qui n'est pas
négligeable. On dort dehors, on fait la cuisine dehors et non pas
dans le véhicule, du coup on est encore plus proche de
l'environnement. Et cette distinction entre voiture et camion rejoint
une certaine conception du cinéma développée par les gens de Stank
Films qui coproduisent le film, pour qui il n'y a pas de
distinction entre fiction et documentaire mais plutôt des films
faits avec camion ou sans camion, et la lourdeur ou légèreté
matérielle qui en découle face au réel ».
La
buissonnière, malgré la
charge esthétique très
forte du film, a une allure modeste. Pourtant, il y a fort à parier
qu’il s'agit d’aller gratter une expérience collective, celle de
la précarité revendiquée, sublimée, expérimentée et
interrogée... tout en la construisant.